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HISTOIRE ASEPTISÉE DES CONTRAINTES

VOLONTAIRES ET INVOLONTAIRES,

CONSCIENTES ET INCONSCIENTES

Ou

Pho

Po

Commentaire


Les sujets favorisés pendant la première décennie de la photographie furent les suivants : églises (de près et à tous les horizons), les monuments historiques, les bâtisses du patrimoine national ou volé, les érections des pays colonisés, la statuaire mythologique classique et contemporaine, les natures mortes picturales, en bref tout ce qui ne bouge pas et qui représente l'HISTOIRE. Du côté de l'humain, on fera passer en chaîne des bourgeois rigides, posant en comices agricoles, désobligés par des chaises à pals, pour faire toujours comme c'était dans la peinture des Grands. Enfin, on fera des scènes mythologiques, dont les valeurs morales seront représentées par l'allégorie des scènes, et dont l'immobilisme donnera le ton. Tout ce qui se veut immobile est Pompe.


La photographie jusqu'à 1850 environ, re-présentera sa contrainte même : le long temps de pose, appelant toutes les idées de l'intemporel, frère hypocrite semblable à l'immobilité, sera la première chose visible, reconnaissable de la photographie, jusqu'au choix des sujets.

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Charles Nègre se distingue, avec d'autres comme Hill & Adamson, pour avoir en ces temps reculés fait des images avec la classe pauvre comme sujet principal. Mais les sujets restèrent des sujets d'études, et les tableaux, de "genre". Les photographies rejoignent une tradition picturale qui élevait déjà l'immobilisme à la hauteur de l'éthique. Le léger flou étudié ne dément rien. Au même titre on remarquera que Oscar Rejlander costuma ses modèles bourgeois en villageois, trouvant les vrais villageois gauches, et préférant le naturel des pros. Ainsi les classes penchaient d'un côté pour le temps long et de l'autre pour le temps court ; les bourgeois se délassent dans un temps infini, les pauvres n'arrêtent pas de bouger. Il leur aurait fallu attendre 1880 pour avoir une photographie construite autour de leurs propres contraintes.