Quels sont les photographes qui n'ont pas traité de leurs choix esthétiques en termes moraux ? Nous ferons donc un traité de moralités comparées, ou un traité d'immoralisme portatif, de photogaffes et de photogriffes, de contraintes jouissives et de contraintes exclusives.

L'histoire de la photographie1 telle qu'elle est racontée aux étudiants, en tomes indivis de moins en moins faciles à soulever, est une aile entière de lieux communs, et nous le savons, et nous le savonnons, pour avoir chié dans ce coin-là.

Le fil conducteur, le rouleau facilement déchirable en unités pliables, absorbantes et adhérentes, est l'histoire des contraintes successives — un mata hari (non ! le mot que je cherche est karma sutra) pour ceux qui aiment se faire ligoter aux trônes de méditation —, qui produisent de la morale, matière qu'on envoie sillonner la ville avant de l'expédier dans la nature.

Oh ! Raconte encore ces contraintes successives (avec photos s.v.p.) : ces photographes et théoriciens moralistes se prennent pour Saint Sade ès Liens, nous donnant pour chaque con[é]treinte un flot de philo. Et nous nous réjouissons de ce consciencieux.

1.  La dernière, ["weighing in", comme on dit en anglais] à cinq kilos, n'a d'utilité que pour les combats gladiatoraux.